Faites d’une pierre 3 coups: laissez vos rides tranquilles

Le billet de Béné – Mai 2022

« L’Homme le plus pauvre de Belgique est une femme »,

… et l’âgisme participe à un système bien rôdé qui maintient les femmes dans une situation financière généralement moins enviable que celle des hommes. Pire : il permet aux hommes de s’enrichir sur le dos des femmes.

Reprenons quelques généralités qui, malheureusement, restent d’actualité : les femmes consacrent en moyenne plus de temps au travail domestique non-rémunéré que les hommes ; elles restent minoritaires dans les études scientifiques et donc dans les carrières les plus rémunératrices et se heurtent à l’écart salarial et au plafond de verre. Tout cela se répercutera bien sûr sur le montant de leur pension. Malgré ces désavantages financiers, elles devront quand même payer leur contraception, leurs produits menstruels et seront exposées aux différentes « taxes roses ».

Bref, pour les revenus des femmes, moins et moins font… moins.

A côté de ça, les standards de beauté extrêmement étriqués auxquels elles sont exposées dès leur plus tendre enfance leur font dépenser beaucoup d’argent en produits censés les en rapprocher. L’âgisme, notamment, particulièrement violent à l’encontre des femmes, les convainc avec grand bruit qu’elles doivent lutter contre leurs rides, cheveux blancs et autres signes de l’âge… à tout prix. Alors les femmes paient, et les insécurités savamment distillées en elles deviennent profit pour d’autres : les cosmétiques marketées « anti-âge » et « anti-rides » sont en top des ventes.

Mais, à qui va tout ce butin ?

À monsieur Stéphane Enouf (PDG de Caudalie), par exemple.

Mais aussi à monsieur Nicolas Hieronimus (PDG de l’Oréal), monsieur Fabrizio Freda (PDG d’Estée Lauder), monsieur Vincent Warnery (PDG de Nivea), monsieur Boris Janicek (PDG de Clinique), monsieur Jonathan Zrihen (PDG de Clarins), monsieur Jim Colleran (PDG de Neutrogena), monsieur Masahiko Uotani (PDG de Shiseido)…

Si on dit souvent que « derrière chaque grand homme se trouve une femme », force est de constater que « derrière chaque grande marque capitalisant sur les complexes des femmes… se trouve un homme ».

L’anti-âge semble donc être une injonction bien lucrative pour le patriarcat et ses saints-patrons. Apprendre à aimer son vieillissement, en devient un acte profondément militant. Laisser vos rides tranquilles, c’est un engagement 3-en-1 :  anti-âgiste, féministe et anticapitaliste.

 

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