Vous reprendrez bien un peu de musique ?
La musique est présente dans toutes les cultures et nous accompagne tout au long de notre existence. Bien au chaud dans le ventre maternel, le bébé mémorise la musique, préfère la voix chantée plutôt que parlée. A « l’autre extrémité », il n’est pas rare d’entendre une personne âgée fredonner, chanter un air « démodé ». La musique accompagne et grave tous les moments de notre vie, qu’ils soient heureux ou malheureux.
La musique et la santé entretiennent des relations étroites depuis la nuit des temps. Dans l’Antiquité déjà, on donnait à la musique le pouvoir de guérir. Ainsi, chez les grecs, il existait des « musicothérapeutes » qui jouaient « sur l’humeur et les humeurs en utilisant des instruments, des rythmes, des sons… ». De même, sur les pyramides d’Egypte, on peut trouver des dessins qui traduisent la puissance de la musique pour lutter contre les effets des morsures de serpent. Ou encore en Amazonie où la musique est utilisée pour éloigner les prédateurs.
Les vertus « médicinales » de la musique sont donc vantées depuis des siècles et nul ne pourrait contredire que la musique nous apaise, nous détend… bref elle « adoucit les mœurs » mais pas uniquement… En effet, depuis quelques années, les neuropsychologues du monde entier s’accordent à dire que le pouvoir de la musique ne s’arrête pas là…
Les effets de la musique
Un des effets les plus connus de la musique est le flot d’émotions qu’elle procure. Selon Platon, « le rythme et l’harmonie sont particulièrement propres à pénétrer dans l’âme et à la toucher fortement ». L’émotion procurée par la musique, en particulier, le plaisir, est certainement la raison principale qui nous pousse à l’écouter. Et pour cause, l’écoute de nos chansons favorites déclenche les mêmes circuits de récompense que ceux liés à la nourriture, à l’orgasme sexuel ou à la drogue. On parle même de frisson musical lorsqu’il nous arrive d’avoir la chair de poule à l’écoute d’un morceau. Ce phénomène serait dû à la libération d’endorphines, neurotransmetteurs à l’origine de la sensation de plaisir.
Outre le fait que la « musique adoucit les mœurs », celle-ci permet également d’entrer ou de « ré-entrer » en relation avec les autres, de préserver les capacités cognitives des personnes âgées et enfin, de soulager diverses pathologies. Les recherches en neurosciences tentent d’identifier les caractéristiques de la musique responsables de ces effets bénéfiques et d’en comprendre les mécanismes.
Pour bien comprendre ce qui se joue, il faut appréhender le concept de plasticité cérébrale ou comment le cerveau est capable de créer, défaire ou réorganiser les réseaux de neurones et les connexions entre ceux-ci.
L’écoute ou la pratique de la musique active différentes zones du cerveau en même temps. Le fait que ces zones soient activées simultanément va renforcer les connexions entre elles. Le transfert d’informations d’une zone à l’autre devient plus rapide et le nombre de neurones assurant cette connexion augmente. Ces renforcements peuvent se traduire par des changements anatomiques visibles. Ces modifications peuvent survenir même chez un adulte se mettant tardivement à la musique.
Grâce à son impact sur le cerveau (transfert d’information plus rapide entre différentes zones du cerveau et augmentation des neurones), la pratique musicale a des effets sur le fonctionnement cognitif global et permettrait donc aux jeunes seniors de prévenir le vieillissement cognitif. De plus, jouer d’un instrument procure du plaisir et donne l’envie de recommencer, ce qui augmente inévitablement la plasticité cérébrale tout en procurant une satisfaction personnelle.
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