Les villages pour les personnes atteintes de démence : un modèle transposable en Belgique ?

Dans le cadre du projet WeDO21, nous avons visité « De Hogeweyk », un village pour personnes atteintes de démence, à Weesp, près d’Amsterdam. Pour y résider, les gens doivent remplir certains critères : la démence doit être à un stade avancé et/ou la personne doit avoir des troubles psychiatriques associés.

Qu’est-ce que ce modèle ? S’agit-il d’un ghetto ? Pourrait-on envisager de transposer cette initiative en Belgique ?

Cette analyse détaille la vie dans ce village et donne des pistes de réflexion aux personnes qui s’interrogent sur la pertinence de ce modèle.

Comment fonctionne le village ?

« De Hogeweyk » a été conçu afin d’éviter le plus possible les style moderne et les repères temporels. Le style qui règne sur le lieu est plutôt « vintage ».

Ce village met à disposition des habitants plusieurs commerces et services : un salon de coiffure, un restaurant, une clinique de physiothérapie, un café, un théâtre et un supermarché. Le personnel, qui ne porte jamais de blouse blanche, fait également partie du village. Ainsi, le caissier du supermarché appartient à l’équipe soignante et le serveur du restaurant a été formé pour faire face à toutes les formes de démence sénile.

Près de 150 personnes vivent dans cette communauté ; la moyenne d’âge est de 84 ans. Les résidents sont répartis dans 23 maisons dont chacune dispose d’un salon, de plusieurs chambres et d’une salle de bain pour 3 chambres.

La journée, il y a un aide-soignant dans chaque maison pour aider le groupe dans ses activités.

En cas de soucis, l’aide-soignant fait appel à un assistant social qui connaît les résidents et qui vient sur place pour trouver des solutions. L’équipe soignante tente d’éviter au maximum l’intervention médicale. Si le problème ne peut être résolu, un infirmier interviendra afin d’évaluer la pertinence de faire appel à un médecin de l’extérieur.

En plus des soignants, « De Hogeweyk » compte une équipe de travailleurs et de volontaires qui fournissent d’autres services : petits travaux dans le village, médiathèque, ludothèque, sorties en bus, chaises roulantes…On trouve dans le village différents clubs (arts plastiques, cuisine,…) qui permettent aux résidents de stimuler leurs capacités et de rester actifs. Selon les responsables, le fait que les résidents ne puissent pas fonctionner « normalement » dans certains domaines, à cause de leur maladie, ne devrait pas les empêcher de donner leur opinion ni de faire des choix dans leur vie de tous les jours. Par exemple, les repas sont préparés quotidiennement selon les goûts et envies des résidents, qui vont eux-mêmes faire leurs courses au supermarché.

Pendant la nuit, l’équipe travaille avec l’aide d’un système d’écoute qui s’allume automatiquement à 22h. Sauf exception, le personnel n’entre pas dans les maisons, elles restent fermées à clef. D’après l’équipe soignante, vivre à « De Hogeweyk » permet d’améliorer la qualité de vie tout en réduisant la consommation de médicaments. L’infirmière en chef, qui portait sa casquette de guide le jour de la visite, nous disait : « les résidents sortent, bougent pendant la journée, ils sont alors fatigués la nuit et n’ont, de ce fait, généralement pas besoin de médicaments pour dormir ».

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