(Dé)prescription en maison de repos :

Les seniors se voient souvent prescrire plusieurs médicaments pour soigner diverses pathologies. Il en résulte ainsi une prise conjuguée qui ne va pas toujours sans complications : on considère, pour les patients gériatriques, qu’environ une hospitalisation sur quatre est liée de près ou de loin à un événement iatrogène*médicamenteux.

Pourtant, on sait que prendre un médicament n’est pas anodin et que pour chaque produit, et plus encore en cas de polymédication, la comparaison du risque d’un traitement avec ses éventuels bénéfices (balance bénéfice-risque) s’avère essentielle.

Nous avons participé cette année au voyage d’étude organisé par vie@home en Bourgogne. Lors de son exposé, le médecin-écrivain Luc Perino a exprimé une position assez radicale sur la surmédicalisation des patients âgés ainsi que sur le rôle du médecin en maison de repos : après 75 ans, « des caresses, de la morphine, pas de benzos, pas de chimio…Si les médecins admettent l’idée qu’à partir d’un certain moment, le mieux est de…ne plus faire son job…un médecin en maison de retraite, c’est en somme anachronique. ».

Suite à cela, nous avons voulu connaître l’opinion d’un médecin coordinateur en maison de repos (MR) qui faisait également partie de ce voyage d’étude. Le Docteur Leslie Mathonet, médecin coordinateur de la MR du CPAS « Anne Sylvie Mouzon » à Saint-Josse, a accepté d’être interviewée et de témoigner sur sa pratique quotidienne.

Dans cette analyse, nous aborderons la question de l’importance de l’utilisation rationnelle des médicaments chez les résidents en MR ainsi que les limites éventuelles au moment de la mise en pratique sur le terrain. Nous souhaitons ainsi donner des pistes de réflexion aux personnes qui s’interrogent à ce sujet.

 

Les effets indésirables des médicaments : encore faut-il en parler ?

Plusieurs médicaments peuvent être à l’origine de problèmes du système digestif (nausées, perte d’appétit, diarrhée, constipation, saignement gastrique…).

Le système nerveux autonome, responsable des fonctions non soumises au contrôle volontaire, devient plus sensible avec l’âge et toute l’information nerveuse qui guide l’intestin, la vessie, le cœur…fonctionne moins bien. Dans toutes les classes de médicaments, il y a au moins un représentant qui agit sur ce système.

Certains médicaments ont des effets sur l’état d’éveil et provoquent de la fatigue et de la somnolence. C’est le cas des antihistaminiques, des somnifères et calmants et des antidépresseurs, entre autres. Ces médicaments diminuent la vigilance et les réflexes et augmentent également le risque de chute.
Il y a aussi des médicaments, surtout en cas de polymédication, qui peuvent provoquer délire et confusion. Les médecins donnent parfois des antipsychotiques pour contrecarrer ces symptômes et la situation ne fait que s’aggraver. On assiste alors à un phénomène de « prescription en cascade » où un nouveau médicament vient traiter des symptômes résultant des effets secondaires de médicaments déjà prescrits. Ça devient ainsi un cercle vicieux.

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