La ménopause, quelles en sont nos constructions culturelles ?

La ménopause, une étape incontournable dans la vie d’une femme et que chacune passe avec plus ou moins de difficultés, plus ou moins de bonheur et de facilité. Puberté, préménopause, périménopause, post-ménopause… La vie des femmes est rythmée par différentes étapes physiologiques et symboliques, construites par la médecine, les représentations sociales ou culturelles. Ces symboles s’articulent autour de la perte de la féminité et de la jeunesse. Les représentations individuelles de la ménopause sont, quant à elles, souvent construites dans les relations avec l’autre. Auprès de son gynécologue ou des femmes de son entourage, mère, sœurs, amies… Comprendre cela, appréhender ces changements hormonaux inévitables et ne pas avoir peur des bouleversements petits ou grands engendrés par ce passage, donne l’occasion de déconstruire les idées reçues et les raccourcis liés à cette étape naturelle. Chaque femme peut être actrice de sa santé, peut y réfléchir et trouver les moyens de la préserver. L’espérance de vie d’une femme belge à la naissance est maintenant d’environ 85 ans. La période de sa ménopause occupe donc plus d’un tiers de sa vie, qu’elle peut décider de vivre sereinement en acceptant les changements physiques et émotionnels sans tabou et hors du prisme médical.

Petite définition de la ménopause

Inscrite dans les gènes, la ménopause est une étape physiologique naturelle et normale dans la vie d’une femme. Vers 51 ans en moyenne, le corps féminin arrête progressivement la production d’ovules et d’œstrogène. Cette période de pré-ménopause est marquée par un arrêt progressif des règles. La ménopause proprement dite est constatée après un an d’aménorrhée (arrêt complet des règles).

Une étude belge récente, réalisée auprès d’environ 700 femmes, démontre que celles-ci connaissent mal la ménopause ; 61% des répondantes perçoivent celle-ci comme une période éphémère alors qu’elle représente plus de 30% de leur vie. 

La ménopause est un simple phénomène physiologique comme la puberté et l’arrivée des règles. La fin du cycle reproductif est donc une étape tout à fait naturelle. Pourtant, la ménopause est souvent perçue comme une maladie qu’il faut traiter absolument.

En un mot, la ménopause n’est plus cette étape relativement circonscrite dans le temps qui comptait quelques désagréments ; elle est à présent au cœur d’un parcours qui peut durer la moitié d’une vie de femme, car elle est signalée aux alentours de 40 ans et dépistée et même traitée dès les trente ans.

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, l’industrie pharmaceutique s’est fortement développée avec comme corolaire la médicalisation des cycles féminins – grossesse, accouchement et ménopause – qui sont peu à peu considérés comme des maladies. Cette approche s’impose comme le discours dominant, reconnu et légitime, et représente une promesse de profits quasi illimités pour les compagnies pharmaceutiques. Les femmes sont probablement influencées par cette médicalisation qui change la perception qu’elles ont de leur propre corps et de ses cycles naturels. 

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