Exclusion des chômeur·euse·s âgé·e·s : le gouvernement sacrifie les plus vulnérables sur l’autel de l’austérité

Les seniors sont une chance pour les entreprises qui bénéficient de leur expérience, tant professionnelle, que celle que leur offre la vie. Pourtant, ils souffrent de discrimination à l’embauche et sont souvent les premiers à faire l’objet d’un licenciement.
Les chiffres avancés par monsieur Clarinval, ministre de l’Emploi, confirment une réalité alarmante : la réforme du chômage frappera de plein fouet les travailleur·euse·s âgé·e·s, déjà précarisé·e·s, et creusera les inégalités entre régions. À Bruxelles et en Wallonie, le chômage de longue durée est structurel, conséquences d’une absence de politique réelle de retour à l’emploi des seniors. Présentée comme une « incitation au travail », ces mesures résonnent comme une sanction sociale inacceptable, plongeant dans la pauvreté des dizaines de milliers de travailleur·euse·s âgé·e·s.
Une réforme injuste et inefficace
Comment peut-on prétendre que des personnes de plus de 55 ans, souvent écartées du marché du travail en raison de l’âgisme et des restructurations, vont miraculeusement retrouver un emploi après 10, 15 ou même 20 ans de chômage ?
Près de 50 000 seniors seront exclus du chômage par la réforme du gouvernement, qui basculeront sur le CPAS dont les moyens, déjà insuffisants, ne pourront absorber ce choc social. Cette réforme aggrave la logique du workfare, qui conditionne l’aide sociale à une employabilité fantasmée. La réalité est que les seniors sans emplois pâtissent d’un manque d’investissement dans des politiques de formation ou de création d’emplois adaptés.
Des seniors sacrifiés sur l’autel de l’austérité
Derrière ces statistiques se cachent des drames humains : des carrières hachées par les licenciements, des reconversions impossibles faute de dispositifs publics solides, et désormais, un risque accru de basculer dans la pauvreté. La Flandre, où le taux d’emploi des seniors est plus élevé, sera moins touchée — preuve que cette réforme pénalise d’abord les régions où les politiques d’insertion ont été négligées.
Nos revendications
Nous exigeons :
- L’abandon de cette réforme punitive qui viole le droit à la sécurité sociale.
- Un plan d’urgence pour les seniors : emplois publics adaptés, formations continues, lutte contre les discriminations à l’embauche.
- Un refinancement des CPAS
Cette politique du « tou·te·s à l’emploi » est un leurre qui nie la réalité d’un marché du travail excluant. Nous appelons à une mobilisation large contre cette injustice, aux côtés des syndicats et des associations.